Philippe Castan, Gestalt-thérapeute et superviseur accompagne depuis de nombreuses années en itinérance sur les chemins. Il nous présente les points clés de cet accompagnement.
Une cliente disait : « finalement, quand on vient dans un cabinet on travaille dans un environnement limité conçu avec un budget limité, on a donc un résultat limité, non ? ». Dans la question de la relation organisme/environnement, aller travailler dehors sur des chemins, parfois en pleine nature, nous met en contact avec un environnement riche, varié, souvent surprenant, et vient dynamiser la Frontière-Contact, et l’organisme.
La métaphore du chemin parcouru comme un chemin de vie se révèle encore mieux dans l’expérience. Derrière nous le chemin parcouru, sur lequel nous avons beaucoup à dire, qui a sa forme singulière, qui nous a déjà imprégnés. Devant nous un chemin inconnu encore, souvent perçu comme plus ouvert, avec davantage de possibilités, de découvertes, de surprises.
Et nous en tension Ici et Maintenant entre ces deux perceptions, qui avançons en permanence.
La relation thérapeutique se développe autour d’une distance intime « de côté », propice à se livrer davantage. Par ailleurs, le fait de minimiser les temps de contact visuel de face permet à certaines personnes, craignant une forme de confrontation, de se déployer davantage. Le sens d’un « partage du chemin » vient également envahir le Champ.
Tout a été dit sur les bienfaits de la marche pour la santé. Je mettrais par exemple en avant la grande stimulation des perceptions et proprioceptions. Ainsi qu’un meilleur accès à sa respiration, son oxygénation.
Il s’agit de se décaler de son environnement habituel, souvent vécu comme pressant, difficile, voire toxique. Ceci pour une période suffisamment longue pour être perçue comme indéterminée. Nous ne sommes pas dans un aller-retour au cabinet du Gestalt-thérapeute. Le chemin n’est pas connu à l’avance, il y aura de l’imprévu, de la surprise, mais cela à une dimension humaine faite de simplicité.
Préférée sous forme de stage, l’itinérance accompagnée est souvent vécue comme un cadeau personnel à la fois accessible, écologique. La perception du temps se modifie pour s’étirer quelque peu. Au bout de deux jours de marche, les clients perdent souvent le repère de « depuis quand nous sommes parti.e.s », et le relâchement qui s’en suit est propice à de nouvelles formes de travail personnel.
Si la part du travail personnel est prépondérante, l’itinérance permet de rencontrer l’Autre qui a souvent revêtu les mêmes tenues, porte aussi un sac à dos, a des besoins similaires aux siens et partage le même chemin, les mêmes repas, dort dans les mêmes hébergements. Une invitation à une fraternité simple, directe, dans le contact est là, à chaque instant.
Si vous souhaitez expérimenter cet accompagnement de l’itinérance en Gestalt-thérapie, vous pouvez vous inscrire à ce stage organisé par l’ILFG qui aura lieu du 30 juin au 2 juillet 2022 et sera animé par Philippe Castan, Gestalt-thérapeute et superviseur.