Mon nom est Stéphanie, j’ai 45 ans et je suis psychopraticienne en Gestalt thérapie.
Je me suis formée à l’ILFG de Limoges et l’Ennéagramme faisait partie intégrante de notre formation de Gestalt thérapeute.
Malheureusement pour moi, je n’ai pas pu participer au premier stage Ennéagramme pour des raisons financières… Je me suis sentie frustrée, en décalage avec mes collègues de promo voire complètement mise à l’écart. J’avais honte…
C’est alors qu’une de mes plus proches collègues m’a offert un livre sur l’Ennéagramme, L’Ennéagramme, pour mieux se connaître et comprendre les autres d’Helen Palmer, Editions Vivez Soleil, 1995. Je l’ai dévoré !
Grâce à mon amie, j’ai pu me faire une idée des différents types de caractère selon l’Ennéagramme et j’ai pu également participer sans honte aux conversations sur le sujet avec mes collègues de promo. Bref, je faisais à nouveau partie de ce groupe, de mon groupe.
L’année qui a suivi, j’ai pu me rendre au premier niveau du stage Ennéagramme. Les matinées étaient consacrées à l’enseignement et les après-midis aux divers ateliers (psychodrame, constellations familiales, gestalt de groupe, expression corporelle).
Arrivée à l’atelier corporel, j’entends qu’on nous demande d’écouter des musiques correspondantes chacune à un type de caractère et de laisser aller son corps au bon vouloir des notes. Il ne s’agissait pas de danser mais bien de laisser agir son corps comme il l’entendait. Je comprenais bien le principe or je ne voyais pas comment le mettre en pratique…
En bonne élève, j’ai commencé par faire de tous petits gestes mais, très vite, un sentiment de malaise et de gène est venu m’envahir. Je ne savais pas quoi faire de ce corps devenu trop encombrant alors je regardais comment faisaient les autres. Ils avaient l’air de se prêter volontiers à l’exercice et même de lâcher prise ! Mais comment faisaient-ils ???
Plus je les regardais et plus j’avais honte de ne pas y arriver. Alors j’ai décidé d’écouter la musique, de la sentir, de la ressentir au plus profond de moi à travers mon corps et mes émotions. Mes gestes étaient de moins en moins contrôlés, la honte disparaissait petit à petit et je me suis sentie touchée par une forme de douceur extrême. Une douceur pour moi mais aussi pour toutes les personnes présentes. J’ai fini par pleurer. De joie.
En cédant, ma carapace a laissé sortir ma douceur, ma féminité et ma sensualité.
Ce jour-là, j’ai compris que je pouvais être forte et douce à la fois et que la carapace n’était pas toujours nécessaire…
C’est à l’atelier psychodrame que j’ai pu toucher du doigt mon noyau névrotique. Il s’agissait de mettre en scène un épisode traumatique de l’enfance. Je me souviens d’avoir pris beaucoup de temps pour me décider à revivre cette scène de maltraitance physique.
J’étais dans tous mes états ; je pleurais, je me cachais, je criais. Et puis cette chose énorme est sortie : la rage d’avoir été victime de violence. Cette chose était en moi depuis des années et ne sortait pas par peur d’être vue comme fragile, intolérable, honteuse.
Grâce à cet atelier et au travail thérapeutique, je me suis autorisée à être enfin en colère contre mon père. Parce-que j’avais le droit.
Aujourd’hui, je m’autorise à exprimer ma colère par des mots et je m’aperçois que mon entourage m’écoute et me respecte.
J’ai également pu pardonner à mon père.
L’Ennéagramme, un outil puissant et incontournable.
Pour ma part, l’Ennéagramme a été et est toujours un outil formidable de connaissance de soi, d’acceptation de soi et de non jugement.
Faire la paix avec soi-même est essentiel pour faire la paix avec les autres.
Si je n’avais pas fait ce travail en caractérologie, je n’aurais sûrement pas pu exercer mon travail de thérapeute dans de bonnes conditions. L’Ennéagramme m’aide tous les jours à me comprendre et à comprendre mes clients.
Arrêtons de nous juger et regardons-nous comme nous le sommes vraiment.
Des personnes dotées de compétences, de talents et de limites.
Bref, des êtres humains.
Stéphanie TAVERNIER